LA RENTRÉE 2013 : UN AUTOMNE QUI S'ANNONCE REMPLI D'ÉVÉNEMENTS!

L'horizon

28 août 2013 — Le RACOR revient de vacances après avoir vu des horizons sur le bord du fleuve et dans la campagne et après avoir bien profité de la vie en ville. Nous sommes en forme pour travailler à aider à l'évolution positive du milieu communautaire en santé mentale montréalais. Nous serons attentifs à plusieurs dossiers, dont ceux que vous trouverez dans la colonne de gauche de cet article.

Parmi ceux que nous suivrons en priorité :

LE COSME TRANSMET SES PROPOSITIONS

COSME

26 juillet 2013 - Après plusieurs mois de travaux de rédactions, de réunions, de consultations et rééditions auxquels le RACOR a étroitement participé, le comité organisateur du réseau COmmunautaire en Santé MEntale (COSME) a fait parvenir au ministre de la Santé et des Services sociaux Réjean Hébert, un cahier de 35 propositions du communautaire en santé mentale pour l’éventuel prochain Plan d’Action en Santé Mentale (PASM) du ministère que vous retrouverez joint à cet article.

PROJET CHEZ SOI : APRÈS LA DISSOLUTION, DES QUESTIONS!

 

8 avril 2013 — La fin du volet d'interventions auprès des personnes en situation d'itinérance vivant des problèmes de santé mentale du Projet Chez Soi continue de faire des vagues dans les médias... et dans les milieux concernés.

Nous avons donné les détails de la dissolution du Projet de recherche Chez Soi et de la façon dont l'Agence de la santé et des Services sociaux de Montréal a choisi d'orienter les personnes dans les services existants. À peu près au même moment, nous avons appris que le gouvernement fédéral décide d'orienter la Stratégie des partenariats dans la lutte contre l'itinérance (SPLI) vers l'approche « Logement d'Abord », en discontinuité avec les nombreuses autres façons d'intervenir auprès des personnes en situation d'itinérance. 

Le titre de l'article d'Amélie Daoust-Boisvert du journal Le Devoir donne le ton : « Itinérance : frictions entre Québec et Ottawa Québec refuse de se faire dicter ses priorités par le fédéral ».

RÉFORME DU DROIT ASSOCIATIF : SI LE GOUVERNEMENT OSE, QUE VA-T-IL RESTER DU COMMUNAUTAIRE?

Assemblée nationale

28 mars 2013 — Après 1996 et 2004, c'était en 2008-2009 que le ministère des Finances avait, la dernière fois, lancé un processus afin de « moderniser » toutes les législations entourant le droit d'association. Lors de cette dernière consultation, le milieu communautaire avait fortement réagi. Il semble que le Ministère s'apprête à relancer un nouveau projet de loi, semblable au précédent et soulevant plusieurs questions quant à notre avenir collectif.

Nous pouvons prendre connaissance des orientations du Ministère dans un document présenté le 31 janvier 2013 au Réseau québécois de l'action communautaire autonome (RQ-ACA) par un conseiller politique du ministre des Finances et de l'Économie, Nicolas Marceau. Si nous pouvons comprendre la nécessité de clarifier et préciser ce qu'est un organisme à but non lucratif, nous demandons qu'on réfléchisse à la nouvelle classification qui serait proposée... et surtout à ses impacts sur les pratiques du milieu communautaire.

Il y aurait deux types d'organisations à but non lucratif (OBNL). Les organisations privées (OPBNL) et les organisations collectives (OCBNL).

UN PLAN MONTRÉALAIS « L’intervention policière auprès de personnes mentalement perturbées ou en crise. »

Service de police de la ville de Montréal (SPVM)

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) s'est doté d'un Plan d'action stratégique en matière de santé mentale pour 2013-2015 intitulé L’intervention policière auprès de personnes mentalement perturbées ou en crise.

Selon les données disponibles, les policiers du SPVM répondraient annuellement à plus de 33000 appels de service en lien avec des personnes en crise ou dont l’état mental est perturbé : cela correspond à 3,2 % des appels reçus au 911, c’est-à-dire au moins 90 appels par jour. Cette estimation ne serait que la pointe de l’iceberg. Ces chiffres sont issus du relevé des « codes reliés à la santé mentale » des répartiteurs et ne tiennent pas compte de ce qui se passe lors de l'intervention pour les autres appels.

CHEZ SOI : NOUS SOMMES INQUIETS

Retour à la rue?

Le retour à la rue pour une bonne part des 280 personnes actuellement logées dans le cadre du projet de recherche Chez Soi (pour en savoir plus)? L'inquiétude grandit à l'approche de l'échéance budgétaire du 31 mars 2013.

Rappelons que le projet de recherche voulait faire la démonstration d'une approche basée sur le fait d'offrir à des personnes itinérantes vivant des troubles importants de santé mentale la possibilité de louer un appartement de leur choix, dans le quartier qu'ils souhaitaient, en leur donnant un important appui financier pour le loyer et en leur offrant un suivi social et médical pendant quelques années se terminant en mars 2013. Cette échéance sans filet a été une des critiques majeures (et justifiée!) des détracteurs du projet. Une des raisons qui a motivé le RACOR à maintenir sa participation au comité-conseil de Chez Soi était de suivre le cours des événements pour nous assurer que ces personnes itinérantes ne soient pas abandonnées pour des raisons administratives.

MYTHE : LES PERSONNES ATTEINTES DE MALADIE MENTALE NE SE RÉTABLISSENT JAMAIS COMPLÈTEMENT

Gens qui se parlent

La maladie mentale est souvent considérée comme une maladie comme les autres. Malheureusement, cela crée une certaine confusion entre la guérison et le rétablissement des personnes atteintes de maladie mentale. Par rétablissement, on entend généralement l’élimination ou la réduction des symptômes, ce qui se produit en effet chez de nombreuses personnes. La recherche révèle que 25 à 65 p. 100 des personnes souffrant d’une forme grave de maladie mentale atteignent un rétablissement « clinique » complet. Cependant, l’hypothèse selon laquelle le rétablissement est synonyme de guérison ne tient pas compte du nombre croissant de données de recherche montrant qu’une personne peut retrouver une vie intéressante et satisfaisante sans pour autant être guérie des symptômes de la maladie. Pour en savoir plus et connaitre les références scientifiques, consultez Mythe : les personnes atteintes de maladie mentale ne se rétablissent jamais complètement. 

À bas les mythes est une série d’articles de deux pages qui résume les données les plus probantes pour contester des croyances largement répandues concernant les enjeux des services de santé au Canada. Vous trouverez tous les détails et d'autres articles sur le site de Fondation Canadienne de la recherche sur les services de santé.

ÉVALUATION DE L'IMPLANTATION DU PLAN D'ACTION EN SANTÉ MENTALE 2005-2010 « La force des liens »

Chaîne

Cet article a été modifié le 4 février 2013, car le ministère vient de publier officiellement le rapport « Évaluation de l’implantation du Plan d’action en santé mentale 2005-2010 La force des liens » daté d'août 2012 préparé par la Direction de l’évaluation et la Direction de la santé mentale du Ministère de la Santé et des Services sociaux. À première vue, sauf pour la mise en page, le contenu du document ne semble pas différer de ce que nous avions déjà publié.

Dans le communiqué de presse, après quelques éléments positifs on peut lire ceci « Parallèllement, le rapport souligne que des améliorations notables nécessitent d’être mises en place. On évoque notamment l'existence de disparités dans l'implantation du plan d'action, non seulement entre les régions mais également à l'intérieur de ces dernières. Il en est ainsi entre autres pour les équipes de suivi intensif et d'intensité variable auprès des personnes présentant des problèmes graves. Le rapport relève également que des progrès doivent être réalisés dans la coordination des services entre les médecins de famille, les intervenants en santé mentale et les services spécialisés. Enfin, l'insertion socioprofessionnelle des personnes présentant des problèmes de santé mentale doit être améliorée. »

Le ministre Réjean Hébert y va aussi d'une déclaration « Pour notre gouvernement, la santé mentale est un axe prioritaire d’intervention. C’est un domaine de la santé qui est trop souvent négligé, alors que les implications sont pourtant majeures pour les personnes souffrant d’un trouble mental, leur entourage familial, amical ou professionnel ainsi que pour l’ensemble de la société québécoise. Ce rapport d’évaluation du plan d’action 2005-2010 nous permettra d’approfondir significativement la réflexion qui mènera à la mise en place du nouveau plan d’action en santé mentale »

La fin de l'année 2012... le début de 2013

Daniel Latulippe, directeur général, dans l'esprit des fêtes de fin d'Année.

Voilà que se termine une année 2012 remplie de surprises avec ces mouvements sociaux qui ont remis en question de nombreux éléments de notre société. Voilà qu'on parle et qu'on enquête publiquement des dérives qui ont affecté les coûts financiers et sociaux dans le milieu scolaire, dans celui de la construction, dans les divers niveaux gouvernementaux... Entre se résigner à vivre avec la corruption, le gaspillage, les décisions douteuses, et vouloir changer fondamentalement le monde, de nombreuses personnes souhaitent (exigent) que de nombreux processus de notre vie collective changent. Si on ne peut pas refaire entièrement le monde, on peut au moins compliquer la vie à ceux et celles qui tenteraient encore de profiter frauduleusement du système économique actuel.

Pour les personnes vivant ou ayant vécu des problèmes ou des troubles de santé mentale, pour leurs proches, pour les organismes communautaires qui les soutiennent, pour le réseau public de santé et de services sociaux, 2013 commence avec beaucoup d'espoir! Avec le rapport du Commissaire à la santé et au bien-être, avec les travaux qui vont entourer le nouveau Plan d'action en santé mentale qui pourrait muter et devenir une politique gouvernementale, avec les nombreuses actualités qui ramènent les thèmes de la santé mentale en avant-plan, nous pouvons penser que 2013 sera une année charnière, le début d'une nouvelle époque où nous interviendrons collectivement sur les déterminants sociaux afin d'aider les gens dans leur milieu de vie avec une vision globale et à long terme.

Et qui sait si la stigmatisation qui exclut tant de gens ne disparaîtra pas dans une grande vague d'acceptation sociale comme le Québec n'en a pas vu depuis longtemps?!!

Bonne et heureuse nouvelle année!

Découvrez notre carte de voeux.

CRÉDITS BUDGÉTAIRES 2013-2014 Absence d’espoir pour la santé mentale

Coupures

Il ne faut pas s’attendre à un rehaussement budgétaire pour la santé mentale en 2013-2014. À noter que deux jours avant le dépôt des crédits de son ministère, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Réjean Hébert, a déclaré son vif intérêt pour le rapport du  Commissaire à la santé et au bien-être, intitulé Pour plus d’équité et de résultats en santé mentale. Le rapport décrit les difficultés auxquelles sont confrontées les personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale et met de l’avant une série de pistes d’action dont la nécessité d’une augmentation des montants consacrés à la santé mentale.

Selon le Commissaire, le MSSS devrait adopter une stratégie de prévention des troubles mentaux chez les moins de 25 ans et mettre beaucoup d’effort à consolider la première ligne en santé mentale. À l’égard des organismes communautaires, le Commissaire recommande de hausser leur financement à hauteur de 10 % des dépenses globales en santé mentale. Il préconise, entre autres, une meilleure accessibilité aux services de psychothérapie.

Depuis l’adoption du Plan d’action en santé mentale 2005-2010, le pourcentage des dépenses allouées à la santé mentale demeure stable à 8 % des programmes du MSSS. Et pourtant, les troubles mentaux ont une prévalence plus grande dans la population (20 %) que les cancers (13 % tous cancers réunis), le diabète ou les problèmes cardiovasculaires.

Pour l’ensemble du budget du MSSS, le ministre Hébert n’a annoncé qu’un seul rehaussement particulier soit un montant de 110 millions qui sera consacré aux soins à domicile pour les personnes âgées.

Le réseau en mode de compressions
Le budget de la Santé et des Services sociaux 2013-2014 s’élèvera à 31 milliards 260 millions soit une hausse de 3,4 % par rapport aux dépenses probables de 2012-2013.

Le réseau des établissements, avec un budget de plus de 21 milliards, se voit attribuer une hausse de 2,5 %, pour couvrir l’inflation et l’augmentation de la masse salariale. On peut douter que cette allocation budgétaire suffise à maintenir les services à leur niveau actuel.

Les médecins grands gagnants