Une hausse aigre-douce

31 mars 2017. - Notre réaction au budget du Québec 2017-2018 concernant le financement des organismes communautaires en santé et services sociaux.

Mardi 28 mars, lors du dépôt du budget de la province, le gouvernement y est allé de sa grande annonce concernant le Programme de soutien aux organismes communautaires en santé et services sociaux (PSOC) : 80M$ supplémentaires d’ici 5 ans, dont 10M$ cette année. On peut se réjouir de cette légère augmentation, mais soyons très clair, cette hausse du financement est bien trop maigre pour l’ensemble des organismes admis au PSOC, car très insuffisante par rapport à leurs besoins réels (355M$ supplémentaires par année).

Il s’agit néanmoins d’une lueur d’espoir (ou d’un appareil respiratoire) pour les organismes reconnus au PSOC mais jusqu’à présent non financés. Reste à savoir comment ce 10M$ sera réparti et si les organismes en santé mentale feront partie des bénéficiaires.
 

À quoi s’attendre pour les organismes montréalais en santé mentale?

Selon la lecture des documents du Conseil du Trésor par la Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles, l’indexation annuelle du financement PSOC qui semble être présentée pour 2017-2018 serait de seulement 0,7% (des peanuts en soi) au lieu de l’indexation de 1,2% reçue pour 2016-2017. Les organismes communautaires en santé et services sociaux doivent se préparer à recevoir une indexation bien en-dessous du 3,25% exigé selon les coûts de fonctionnement de système.

À titre de comparaison, la croissance prévue en 2017-2018 des dépenses en santé et services sociaux s'élève à 4,2% pour le réseau, alors que l'investissement au PSOC sera seulement composé de 0,7% d'indexation et du 10M$. Nous pouvons alors nous demander pourquoi permettre une telle hausse pour le réseau public et négliger à ce point les organismes œuvrant en santé et services sociaux?

« Les 10M$ annoncés pour cette année doivent être mis en contexte. Pour les 3000 groupes qui reçoivent du financement du PSOC, ce montant ne représente qu’une augmentation moyenne de 3,333$ par groupe. Si la promesse du rehaussement de 80M$ d’ici 5 ans se concrétise, nous serons encore loin de combler les besoins des groupes qui demandent d’ajouter 355M$ dès cette année. À coup de 10M$ par année, les groupes devraient attendre 33 années pour obtenir ce dont ils auraient besoin dès maintenant!»

Mercédez Roberge, de la Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires

 

Augmentation des références du réseau vers le communautaire

Pour Montréal, en santé mentale, plusieurs de nos organismes ont constaté une augmentation significative des références faites par le réseau qui, à cause de certains critères restrictifs et de l’interminable restructuration du système de santé, a besoin du communautaire en santé mentale comme d'un fournisseur de services mal payé mais dont l'expertise et la souplesse d'intervention sont indéniablement reconnues par l’ensemble des cinq CIUSSS de l’Île.

Suite à des rencontres de travail avec nos membres, le constat est néanmoins unanime : le RACOR en santé mentale doit offrir un portrait réel et à jour des organismes montréalais en santé mentale et de leur poids considérable en terme d’efficience des services offerts et du nombre de personnes desservies malgré un essoufflement financier récurrent pour la majorité d’entre eux. Ce sera donc l'un de nos grands chantiers en 2017-2018 que de faire connaître aux montréalaises et montréalais (comme aux décideurs) l'apport quotidien et inconditionnel de notre réseau au bien-être de la population!

Et en cette période festive de 375e, n’oublions pas que cette année, nous pourrons nous contenter de ces quelques peanuts tout en contemplant le projet d’illumination du pont Jacques-Cartier dont le coût s’élève à quelques 39,5M$…
 

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